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06/02/2012

Lafarge, en pleine réorganisation, supprime 460 emplois dont 90 en France

Le cimentier français Lafarge, numéro un mondial du secteur, a annoncé jeudi la suppression de 460 emplois, dont 90 en France, pour faire face à la crise et adapter ses structures à sa réorganisation annoncée en novembre dernier.

Les réductions de postes dans l'Hexagone devraient toucher uniquement des postes administratifs et non pas de production. Elles devraient se faire sur la base d'un "plan de départs volontaires" et "sans aucun licenciement contraint", selon le groupe.

Lafarge compte 76.000 salariés dans 78 pays et a réalisé en 2010 un chiffre d'affaires de 16,2 milliards d'euros. Il doit présenter ses résultats 2011 le 17 février.

Le groupe "commence ce jour une procédure d’information-consultation autour du projet de réorganisation" de ses fonctions +corporate+ et services communs en France, pour les adapter à la nouvelle organisation du groupe annoncée le 21 novembre dernier", a-t-il indiqué jeudi.

"Le schéma de nouvelle organisation (....) entraînerait une réduction de 460 postes +corporate+ au niveau mondial, dont 90 en France", a-t-il précisé dans un communiqué.

"Une fois effectuées les procédures d’information-consultation requises, un plan de départ volontaire serait mis en place en France, sans aucun licenciement contraint", a-t-il affirmé.

Confronté à une absence de reprise significative sur ses marchés des pays développés et fortement endetté depuis le rachat des activités cimentières de l'égyptien Orascom, Lafarge a décidé de jouer la prudence pour 2012 en réduisant ses coûts, ses investissements et en poursuivant ses ventes d'actifs.

Son PDG Bruno Lafont, en dévoilant en novembre un plan d'adaptation à la conjoncture, avait assuré dans Le Figaro qu'il n'aurait qu'un impact "limité" sur l'emploi au sein du groupe cimentier.

Recentrage stratégique

Il avait annoncé une nouvelle organisation par pays, et non plus par activités, se traduisant notamment par une réorganisation du comité exécutif "pour accélérer le développement du groupe et la croissance de ses résultats".

Lafarge avait également annoncé le lancement d'"un nouveau programme de réductions des coûts de 500 millions d'euros dont la plus grande partie devrait être réalisée l'année prochaine".

De plus, pour continuer à réduire sa dette élevée (14,263 milliards d'euros à fin septembre 2011), Lafarge avait ajouté qu'il entendait continuer à céder certains de ses actifs, se désengageant complètement du plâtre, pour un "recentrage stratégique sur le ciment et les granulats".

Le groupe attend par ailleurs le 9 mars le jugement du tribunal de grande instance (TGI) de Nanterre sur l'arrêt d'activité et le projet de cession du site de Frangey (Yonne).

Les élus du personnel au comité central d'entreprise de Lafarge Ciments ont déclenché un recours en justice pour contester le motif économique de cette décision.

Une douzaine de salariés de ce site, qui emploie 74 personnes, ont mené en septembre une grève de la faim pour protester contre la décision du groupe de fermer leur usine, en activité depuis 1930.

L'agence de notation Fitch Ratings a relégué en novembre dernier Lafarge dans la catégorie des investissements spéculatifs, en dégradant sa note à "BB+", assortie néanmoins d'une perspective "stable".

Comme les deux autres grandes agences, Moody's et Standard & Poor's, Fitch estime que Lafarge aura du mal à améliorer la structure de son bilan, alors que l'ensemble du secteur du ciment connaît des difficultés.
Source Libération / AFP

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