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17/08/2011

Monier, un fabricant de tuiles, en pleine croissance

Dallah Mekki (directeur de l’usine) et Yvan Fernon (directeur industriel de Monier).Développement. L’usine du leader mondial des solutions de toitures basée à Signy l’Abbaye vient d’embaucher une dizaine de personnes et augmente sa production de tuiles en terre cuite (40 millions par an).

Opérationnelle depuis 2008, l’usine Monier de Signy l’Abbaye poursuit sa croissance. Dallah Mekki, le directeur du site vient de recruter une dizaine de personnes pour porter l’effectif total à 90 salariés. « Ce sont des opérateurs recrutés sur le territoire. Nous avons d’ailleurs la particularité d’avoir 11 % de femmes », explique-t-il. Ces embauches vont accompagner le développement du fabricant de tuiles en terre cuite qui dispose du plus grand four d’Europe de ce secteur d’activité et produit 2,3 millions de m2 par an, soit environ 40 millions de tuiles, auxquels s’ajoutent 2,2 millions d’accessoires chaque année. L’usine ardennaise dispose de 105 hectares pour extraire de l’argile, de 34 000 m2 de bâtiment et de 60 000 m2 de stockage.
DISTRIBUTION DANS LE NORD-EST ET LE BENELUX

Elle appartient au groupe leader mondial (42 pays, 10 000 collaborateurs) des solutions de couverture. Le chiffre d’affaires de Monier est de 1,245 milliard d’euros. « Nous fabriquons des tuiles (40 % en terre cuite et 21 % de minérales), mais aussi de composants de toiture, des systèmes de cheminée et des solutions d’énergies solaires et de ventilation », présente Yvan Fernon, le directeur industriel de Monier. Ses clients sont des professionnels et revendeurs de matériaux. Il ajoute que le groupe réalise « 13 % de son chiffre d’affaires en France, 21 % en Allemagne, 10 % en Italie... La zone Asie Pacifique (6 %) est un de nos axes de développement et génère des volumes importants ». Le site de Signy l’Abbaye a, lui, pour mission de répondre au marché du nord-est de la France et du Benelux, une zone jusqu’ici non couverte par Monier. « Cette usine (80 M€ investis dans sa création) est idéalement placée pour accompagner notre développement.Elle est stratégique aussi bien pour les ventes que pour ses ressources en argile », observe Yvan Fernon. Les tuiles en terre cuites qui y sont produites ont la particularité d’être très lisses « pour répondre aux attentes des consommateurs de ces régions », complète le directeur de l’usine. Les équipes de Dallah Mekki vont progressivement augmenter leur rythme de production « pour produire 20 heures sur 24 à partir d’octobre, contre une quinzaine d’heures aujourd’hui ». En sachant que le temps moyen pour réaliser une tuile est de 2,5 jours (voir ci-dessous). Et pour gagner encore en performance, l’usine va « automatiser son contrôle qualité ».

Philippe Demoor
De l’extraction d’argile à la palettisation

L’usine de Signy l’Abbaye fabrique quatre sortes de tuiles différentes.

Monier assure avoir « des dizaines d’années d’extraction d’argile » grâce aux 105 hectares dont l’entreprise dispose, ce qui ne l’empêche pas d’acheter une partie de sa matière première. Les capacités de stockage du site lui assurent six semaines de production. Broyée, l’argile est entreposée dans une cave à terres de 12 000 tonnes. La pâte malléable passe ensuite dans une mouleuse pour être compactée et sectionnée. Les galettes d’argile sont alors pressées (80 à 144 tuiles par minute selon leur taille) pour obtenir leur forme définitive. La prochaine étape est un long processus de séchage : les tuiles avancent dans un séchoir tunnel (entre 70 000 et 140 000 tuiles) où, à 80°C pendant une vingtaine d’heures, l’humidité va progressivement diminuer (de 20 % à 1,5 %). Le cycle se poursuit avec l’engobage. C’est-à-dire l’application d’eau, d’argile et de pigments pour obtenir différentes teintes (du rouge au noir). « Nous travaillons pour obtenir de nouvelles couleurs », annonce Dallah Mekki. Les tuiles sont ensuite empilées sur des supports de cuisson pour être transportées dans le four. « Il mesure 200 mètres, c’est le plus grand four d’Europe dans ce secteur d’activité ». Il peut recevoir 31 wagons (entre 60 000 et 120 000 tuiles). Comme le séchage, ce procédé nécessite une vingtaine d’heures de cuisson, à une température pouvant dépasser les 1 000°C. Enfin, le conditionnement automatisé permet de former 25 palettes par heure. À noter que pendant la fabrication, les tuiles subissent des contrôles (perméabilité, résistance, aspect...).
Source ForumEco P.D.

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