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07/05/2011

Les plaques de plâtre de Lafarge, cible de choix pour Etex

Le groupe belge de matériaux de construction ferait partie du groupe de sociétés qui déposeront le 12 mai prochain une offre de rachat de la division de plaques de plâtre du groupe français Lafarge, affirme-t-on dans les milieux financiers.

Le groupe belge de matériaux de construction Etex (ex-Eternit) est-il l'une des sociétés qui déposeront le 12 mai prochain une offre de rachat de Lafarge Gypsum, la division de plaques de plâtre du groupe français ? La direction du groupe s’abstient de tout commentaire. Mais un tel scénario ne suscite guère de doutes dans les milieux financiers et au sein du secteur. 

La division plâtres du premier cimentier mondial s’inscrit en effet parfaitement dans la stratégie d’Etex. Le groupe est en effet devenu assez grand pour jouer un rôle lancer une offre tournant autour du milliard d'euros.

A première vue, une telle opération serait paradoxale. Etex a en effet cédé en 2003 sa filiale de plaques de plâtres Gyproc à BPB (reprise depuis lors par Saint-Gobain) pour 80 millions d'euros. Mais le marché européen du plâtre était alors en surcapacité, et Etex était trop petit sur le marché pour jouer un rôle dans la consolidation du secteur.

Pour le groupe belge, l'heure était en outre au désendettement. Quelques grosses acquisitions avaient en effet propulsé le taux d'endettement du groupe de 15 % à 166 %.

Mais les cartes sont aujourd'hui complètement redistribuées. Le secteur ne compte en effet plus que trois gros acteurs: l'Allemand Knauf et les Français Saint-Gobain et Lafarge. La filiale Lafarge Gypsum a réalisé en 2010 un chiffre d'affaires de 1,4 milliard d'euros, dont la moitié en Europe.

Ce dernier se trouve actuellement face à une dette pesant 16 milliards d'euros. D'où son souhait de se débarrasser de quelques actifs périphériques tels que la division de plaques de plâtre. La situation financière assainie d'Etex en fait un candidat naturel. Tout aussi naturelle serait la candidature de l'Australien Boral au rachat des 50% de la joint venture qui l'unit à Lafarge sur le marché asiatique.

"Etex entend consentir de gros efforts en isolation dans les prochaines années", affirmait l'an dernier Philippe Coens, ancien administrateur délégué du groupe belge. Qui venait de reprendre Microtherm, un spécialiste de l'isolation thermique. Début avril, le nouveau patron du groupe, Fons Peeters, faisait part de la volonté d'Etex de continuer à se renforcer sur ce créneau, estimant notamment que les plaques de plâtre pouvaient jouer "un rôle-clé".

Il est peu probable que d'éventuelles contre-offres émanent de Saint-Gobain et Knauf, dont la taille actuelle les exposerait à des problèmes avec les autorités de concurrence. L'entreprise conjointe qui lie Etex et Lafarge dans le domaine des plaques de plâtre en Amérique du sud (Chili, Argentine, Brésil, Colombie) en fait un candidat naturel au rachat de cette activité.

Mais l'affaire n'est pas encore dans le sac. Etex pourrait trouver face à lui des fonds de private equity, qui se sont vu confier en 2006-2007 des montagnes d'argent pour une durée de cinq ans. Au-delà de ce délai, les liquidités doivent être réinvesties ou remboursées. Selon le "Financial Times", les fonds KKR et Advent seraient très intéressés par des actifs européens.

Après réception des offres le 12 mai, Lafarge devrait ouvrir ses livres de compte à l'un ou l'autre des candidats repreneurs. L'affaire devrait en tout cas être clôturée d'ici la fin de l'année.
Source L'Echo.be

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