24%, c'est la baisse des ventes enregistrée par les promoteurs immobiliers au 1er trimestre. S'il est un peu tôt pour dire s'il s'agit d'une tendance lourde, la situation est préoccupante pour le président de la Fédération des promoteurs immobiliers (FPI), Marc Pigeon, qui présentait le 11 mai à Paris un bilan du trimestre écoulé.
Les promoteurs ont vu leurs ventes de logements neufs chuter de 24% au premier trimestre 2011 par rapport à la même période de 2010 à 15 162 unités (*). «Ce qui devrait faire repasser le total de l'année 2011 sous la barre symbolique des 100 000 unités au lieu des 110 000 prévues jusqu'ici (contre 115 000 en 2010 et 106 000 en 2009)», a expliqué Marc Pigeon, président de la Fédération des promoteurs immobiliers (FPI), le 11 mai. Le président de la FPI, « très préoccupé » par cette situation, estime toutefois qu'«il est encore trop tôt pour savoir s'il s'agit d'un trou d'air ou d'une tendance plus lourde».
Plusieurs explications sont apportées à cette forte baisse :
- le coup de rabot sur le dispositif Scellier d'amortissement pour l'investissement locatif (les ventes aux investisseurs ont chuté de 35% par rapport au 1er trimestre 2010 et de 46% par rapport au 4ème trimestre 2010, et ne représentent plus que 56% des ventes contre 63% au 1er trimestre 2010) ;
- le démarrage lent du Prêt à taux zéro+ dans le neuf et la suppression du Pass-Foncier, qui font reculer les ventes en accession de 16% ;
- la pénurie d'offre, difficile à chiffrer mais qui se traduit par une offre commerciale qui reste faible à 7,3 mois de ventes;
- l'augmentation des prix (+7% sur un an), due pour l'essentiel au développement des bâtiments basse consommation (BBC) ;
- et la hausse des taux d'intérêt depuis l'automne dernier.
Les petites surfaces et les zones urbaines souffrent moins. Néanmoins toutes les régions sont touchées par le phénomène, à l'exception notable de la Côte d'Azur (+12%). Les baisses les plus fortes sont enregistrées dans l'agglomération de Lyon (-48%), l'Auvergne (-44%), la Provence et le Centre (-43%), la communauté urbaine de Strasbourg (-35%), la Bretagne (-34%), Toulouse (-30%), la Normandie (-29%) et l'agglomération de Lille (-25%).
Ces chiffres mettent en tout cas clairement en évidence l'impact des aides fiscales, que ce soit sur l'investissement locatif comme sur l'accession. Le premier bilan du gouvernement sur le 1er trimestre du PTZ+ montre d'ailleurs que dans le logement neuf, il a plutôt bénéficié à l'achat de logements non BBC en zone non tendue, moins chers et correspondant davantage à la clientèle de la maison individuelle qu'à celle des promoteurs.
Par conséquent, et alors qu'il est question de raboter encore l'an prochain le dispositif Scellier, seule une montée en puissance du PTZ+ pourrait amortir la baisse des ventes, estiment les promoteurs. « Prenons garde à ne pas casser la dynamique », explique Marc Pigeon, car la demande de logement est toujours très forte. La FPI fonde donc beaucoup d'espoirs sur la réforme de l'urbanisme que le gouvernement doit annoncer les 26 et 27 mai, notamment sur les recours abusifs (bloquant 13 à 15 000 logements, soit près de 10% de la production, selon M. Pigeon), sur les lotissements et sur la libération du foncier. « Il faudrait une vraie rupture en termes de gouvernance», espère M. Pigeon.
(*) Ces chiffres sont issus de l'Observatoire de la Fédération des promoteurs immobiliers (FPI) et constatés à partir d'un échantillon représentatif de 75% du marché du logement neuf.
Source Source LE MONITEUR HEBDO par Laurence Francqueville
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