Les taux à 10 ans portugais ont atteint un nouveau record à plus de 8%. L'aide de l'Union Européenne paraît inévitable. Une enveloppe de 70Mds € à 80Mds € est le scénario privilégié par les opérateurs. Mais les questions demeurent sur le mode opératoire et la vitesse de mise en place de ce plan ainsi que sur les besoins des banques du pays.
Le Portugal demandera une aide financière extérieure, cela semble acquis. Mais de nombreuses questions demeurent, et les éclaircissements attendus dans la journée seront les bienvenus.
Tout d'abord, sur un plan politique, la situation doit être clarifiée. Pour le moment, la démission du gouvernement n'a pas été acceptée par le président. M.Socrates garde donc les pleins pouvoirs. Mais quelle est la légitimité d'un gouvernement démissionnaire pour demander une aide de l'Union Européenne et du FMI ?
On parle par ailleurs de la formation d'un gouvernement d'urgence afin de demander et négocier les modalités d'une aide avec la Commission Européenne, la BCE et le FMI. M.Socrates serait en pourparlers avec ses collègues et adversaires des autres partis du pays.
Sur les marchés, les taux portugais atteignent des records et convergent vers ceux de l'Irlande. Sur le 3 ans on atteint 7,65% et les taux à 10 ans ont dépassé les 8% ce matin. Dans cet affolement, la dégradation de la note du pays annoncées par les agences de notation Fitch et S&P passe presque inaperçue.
Les banques portugaises sont en première ligne et sont les premières victimes de la panique des investisseurs. Elles sont fragilisées et ne parviennent plus à se financer sur le marché interbancaire normal. La BCE les porte donc à bout de bras et aimerait bien se faire aider par le gouvernement lusitanien. Mais quel est le montant exact dont ont besoin les banques ? Quel montant sera nécessaire à leur recapitalisation ?
Un début de réponse apparaîtra après les stress tests qui doivent avoir lieu pour toutes les banques européennes. Elles ont par ailleurs de grosses participations industrielles, dans Portugal Telecom par exemple, qui pourront être cédées et leur apporter un peu d'argent frais en cas de besoin.
La tension est donc à son comble concernant la situation du pays qui doit lutter contre la montre. En effet, s'il a déjà annoncé ne pas avoir de problème pour rembourser les 4,5Mds € d'obligations arrivant à échéance en avril, le doute est de mise concernant les 4,9Mds € arrivant à échéance en juin. Cela laisse donc peu de temps au gouvernement pour réagir, et la panique des investisseurs ne l'aidera pas...
Source Obliginvest
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