Pour la troisième année consécutive, Eiffage a réussi à stabiliser son activité en 2010. Les concessions ont parfaitement joué leur rôle d'amortisseur de crise car la branche «travaux» a continué de souffrir notamment au niveau des marges.
En 2010, Eiffage a stabilisé son chiffre d'affaires à 13,33 milliards d'euros (+0,7% par rapport à 2009). Le résultat opérationnel courant progresse de 2,4% pour atteindre 1,04 milliard d'euros tandis que le résultat net (part du groupe) bondit de 22,1% à 232 millions d'euros. Le chiffre d'affaires de l'activité «travaux» -qui regroupe la construction (dont l'immobilier), les travaux publics, l'énergie et le métal- est parfaitement stable à 11,34 milliards.
Branche «construction»
Dans le détail, l'activité en construction baisse de 2,3% à 3,62 milliards. La bonne activité en Europe (+2,5%) a amorti le repli hexagonal (-3,9%). Dans un communiqué, le groupe insiste sur «l'amélioration de la rentabilité des travaux, tant en France qu'en Belgique». Et précise que «l'activité s'est redressée en Pologne qui reste rentable alors que la République tchèque a connu sa troisième année de perte. Le retour à l'équilibre est attendu en 2011 à la suite de vigoureuses mesures de restructuration mises en œuvre». Au final, le résultat opérationnel courant progresse de 8% (à 157 millions) et la marge opérationnelle s'établit à 4,3%.
«Après quelques beaux succès commerciaux en fin d'année», le carnet de commandes au 1er janvier 2011 s'établit à 4,26 milliards, en hausse de 15% par rapport à 2010.
Branche «travaux publics»
- Du côté des travaux publics, l'année a été plus difficile. Le numéro trois français du BTP a fait face à des conditions météorologiques délicates et surtout à une féroce guerre des prix dans les travaux routiers. Le niveau d'activité est resté satisfaisant (+4,2% à 3,9 milliards) grâce aux opérations de croissance externe et aux grands travaux de l'autoroute A65 Langon-Pau. Mais la marge opérationnelle a fortement souffert et n'est plus que de 1,7%. Ce qui donne au final un résultat opérationnel courant de 65 millions (-45,9%).
Le carnet de commandes s'est redressé au dernier trimestre et devrait bénéficier des premiers coups de pioche sur la LGV Bretagne-Pays-de-la-Loire. Néanmoins, au 1er janvier 2011, il est en léger retrait (-2,3%) par rapport à 2010 à 3 milliards.
Branche «énergie»
- En 2010, les filiales «énergie» du numéro trois du BTP français ont pâti de l'atonie des marchés industriels. L'activité recule de 3,1% et reste légèrement supérieure à 3 milliards d'euros. La marge opérationnelle est de 1,6% pour un résultat opérationnel courant en baisse de 24,6% à 49 millions d'euros. Eiffage précise que le résultat de la branche «énergie» a souffert «de l'impact de quelques grands projets hospitaliers dont le plus important, l'hôpital Sud-Francilien».
Le groupe indique encore que «l'organisation de Forclum a été revue pour faire face à l'intégration de Crystal, prendre en compte les évolutions du marché des collectivités territoriales et développer ses offres, particulièrement autour des contrats de performance énergétique». Par ailleurs, Eiffage compte sur le retour des clients industriels pour améliorer l'activité de Clemessy. Le carnet de commandes de la branche au 1er janvier 2011 progresse de 7,1% à 2,26 milliards.
Branche «métal»
- L'activité de la branche métal a également souffert de la baisse des travaux de maintenance chez les industriels. Néanmoins, ce recul a été compensé par l'intégration de quelques nouvelles sociétés de sorte que le chiffre d'affaires atteint 737 millions d'euros, en hausse de 4,3%. Le résultat opérationnel courant régresse quant à lui de 11,7% à 17 millions, ce qui amène la marge opérationnelle au niveau de 2,3%.
Pour 2011, Eiffage est optimiste. «La construction métallique reste dynamique en France et en Allemagne et la baisse du marché des façades devrait être enrayée à partir de 2012 grâce au redressement de l'immobilier tertiaire. Le carnet de commandes est historiquement haut». Au 1er janvier 2011, il est en augmentation de 8,7% par rapport à 2010 à 870 millions d'euros.
Source Le Moniteur par Julien Beideler
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