Avant d'installer sa faïencerie à
Angoulême, Alfred Renoleau (1854-1930), a laissé son empreinte à Roumazière-Loubert. Le livre «Roumazières-Loubert 2000 ans d'histoire» de Monique Langlais et André Berland consacre tout un chapitre au célèbre céramiste faïencier charentais. Même s'il n'est pas né dans la cité de l'argile, Alfred Renoleau y a réalisé ses premières pièces, directement inspirées de son maître, Bernard Palissy.Afin de raviver ce passé, et à l'initiative de l'écrivain local Manuel Da Silva, l'association Artgila de Roumazières a décidé de rendre hommage à Alfred Renoleau et d'organiser une exposition dédiée à l'artiste les 7 et 8 mai prochain.
«L'année 2011 sera pour Artgila une année de transition, soulignait dernièrement le président Jacques Baudrant. Le festival de sculptures d'argile demandant beaucoup de préparation, pour l'instant nous l'organisons tous les deux ans.»
Un appel est donc lancé à tous les collectionneurs et possesseurs de pièces Renoleau, particuliers et professionnels, pour qu'ils viennent présenter ou vendre leurs pièces à l'occasion de ce rendez-vous de mai prochain.
Une palette de rendez-vous
La manifestation qui se déroulera au marché couvert de Roumazières (1), sera couplée avec la semaine cubaine qui va dérouler du 2 au 8 mai à Genouillac.
Pour compléter son programme d'animations 2011, l'association Artgila profitera des journées du patrimoine, prévues en septembre, pour organiser une animation autour des «ponnes» (2) à Benest avec le potier sculpteur Jacques Marchand et l'écrivain Pierre Boulanger. Une exposition de sculptures sera également organisée lors du marché de Noël à Nieuil. L'artiste locale Sabine Berger, pourrait réaliser à cette occasion, une sculpture pour la commune de Nieuil.
A plus long terme, les pistes sont déjà tracées en ce qui concerne le festival Artgila 2012. Le thème choisi: «les santons», abordera l'art populaire de Provence avec des expositions et présentations d'anciens métiers, de costumes, de coiffes typiques de la région.
En plus de la présence de santonniers et d'une vingtaine de sculpteurs travaillant sur ce thème, une animation «métiers d'art» sera mise en place avec des souffleurs de verre, des sculpteurs sur bois et sur pierre. De plus un premier contact avec Yves Lecoq, propriétaire du château de Chambes sur la commune de Roumazières, permettrait de penser que l'humoriste serait prêt à être l'invité d'honneur du festival de mai 2012 dont la date reste encore à fixer définitivement.
(1) Un service de gardiennage sera assuré pour la sécurité des oeuvres. Renseignements et inscriptions au 05.45.71.20.54.
(2) Cuves anciennes en terre cuite pour laver le linge, production unique dans la région.
L'influence de l'art de la terre cuite
Après avoir fabriqué ses premières pièces à Roumazières, inspiré par Bernard Palissy, Alfred Renoleau rencontre Sylvestre Bourigeaud, à l'usine locale de tuiles Polakowski. Le mouleur-modeleur va l'initier à l'art de la terre cuite. Ses premiers essais signés de l'anagramme de son prénom, Falder, sont directement inspirés de la flore et de la faune de Charente limousine: reptiles, batraciens, anguilles, poissons... vont orner ses plats, assiettes et services de table.
Après son passage à Roumazières, Alfred Renoleau va fonder sa faïencerie d'art à Angoulême en 1891. Il signe de son nom ou de sa marque «AR.A» avec la pointe d'un stylet ou d'un pinceau des pièces qui vont se vendre dans le monde entier, dont quelques-uns en exemplaire unique.
A sa mort en 1930, son neveu et fils adoptif Joseph Roullet prend les rênes de la faïencerie dorénavant baptisée Roullet-Renoleau. Ses héritiers perpétuent aujourd'hui la tradition.
Source La Charente Libre
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