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15/01/2010

LBO/SGD, nouvel échec d'un montage financier par effet de levier

Le groupe de flaconnage SGD a annoncé mercredi une restructuration financière qui se
caractérisera par une perte sèche pour les fonds de capital investissement Sagard et Cognetas ainsi que pour l'actionnaire historique Saint Gobain (SGOB.PA: Cotation).
A l'instar de ce qui était arrivé au fonds PAI pour le groupe Monier, la restructuration de SGD se solde par un échec d'un montage financier par effet de levier (Leveraged buy-out) et par l'arrivée d'un fonds spécialisé dans le retournement d'entreprises en difficultés.
"Nous avons choisi la solution la meilleure pour l'entreprise", a déclaré à Reuters Edward Koopman, directeur associé au fonds Cognetas qui avait investi environ 80 millions d'euros dans l'entreprise. Confronté à une dette d'environ 612 millions et à un chiffre d'affaires en chute, l'ex Saint-Gobain-Desjonquères, a signé un
accord qui verra ses créanciers prendre 20% de son capital en échange d'une réduction de 63% de la dette bancaire. Le fonds Oaktree prendra 80% du capital contre une injection
de 140 millions d'argent frais dans l'entreprise sous la forme de 40 millions en fonds propres et de 100 millions sous forme d'une ligne de crédit qui servira à moderniser l'outil de production. "SGD déploie immédiatement un plan d'investissement de 293 millions d'euros sur cinq ans destiné à renouveler son outil
industriel et à investir massivement dans la qualité sur tous ses sites en France et à travers le monde", a indiqué l'entreprise dans un communiqué. La multiplication de cas de non respect des covenants bancaires (clauses de rentabilité et de solvabilité) par des entreprises acquises en LBO constitue selon certains analystes
une menace pour le système bancaire. Les nombreuses restructurations ont aussi donné du grain à moudre aux syndicats qui critiquent ce type de montage financier
qui fragilise, selon eux, inutilement les entreprises en cas de retournement de la conjoncture.
Source Reuter par par Julien Ponthus (Edité par Jean-Michel Bélot)

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