Le troisième appel à projets d’unités de cogénération alimentées à partir de biomasse a sélectionné 32 candidats. Puissance cumulée : un quart de réacteur nucléaire. Pas assez pour le Grenelle ?
Jean-Louis Borloo, ministre de l’Écologie et de l’Énergie, met les bouchées doubles pour atteindre les objectifs du Grenelle. A peine les résultats du troisième appel biomasse de la CRE connu, il en lance un quatrième. Cet appel lancé par la CRE (avec une puissance des unités concernées de 10 MW en moyenne) constitue le « grand frère » de l'appel « fonds de chaleur » lancé par l'Ademe (4 à 5 MW en moyenne pour chaque projet).
Pour cette troisième vague, les projets retenus représentent une puissance totale de plus de 250 mégawatts (MW). Soit l’équivalent du quart de la puissance d’un réacteur nucléaire. Les projets retenus bénéficieront d'un tarif préférentiel pour vendre leur électricité à EDF, tarif qui sera déterminé au cas par cas (145 €/MWh en moyenne). Ces projets représentent un investissement d’environ 750 M€, et un soutien public de 150 M€ par an pendant 20 ans.
La sélection des projets résulte d’une évaluation des candidatures par la Commission de régulation de l’énergie (CRE), sur la base des critères fixés dans le cahier des charges : prix de vente de l’électricité, efficacité énergétique, approvisionnement en biomasse, localisation de l’installation.
Une majorité des projets (164 MW sur 266 MW) concerne des zones géographiques considérées comme prioritaires par le gouvernement d’un point de vue de l’aménagement du territoire : la zone du Nord-Est de la France particulièrement
concernée par les restructurations de Défense (régions Alsace, Lorraine, Champagne-Ardenne, Nord-Pas-de-Calais, Picardie, département de Seine-et-Marne), les massifs (Massif Central, Vosges, Alpes, Pyrénées), et la Bretagne compte tenu des difficultés d’approvisionnement électrique. Dans les régions Auvergne et Lorraine, la sélection définitive des projets est subordonnée à la vérification, sous l’égide des préfets concernés, de la disponibilité de la ressource biomasse et de l’absence de conflits d’usage.
Pour le premier appel à projets, trois projets sur les quatorze retenus avaient finalement pu voir le jour, soit à peine 30 à 40 egawatts produits en 2008 au lieu des 300 megawatts imaginés. Pour le deuxième, les 22 projets doivent cumuler 300 MW, soit 450 000 tonnes équivalent pétrole (Ktep). Mais le bilan n’est pas connu. Ce troisième appel rassemble 32 projets pour un total de 250 MW . Le quatrième sur 800 MW a dés lors été annoncé par Jean-Louis Borloo : « un nouvel appel d’offres pluriannuel, portant sur 800 MW, sera lancé dans les toutes prochaines semaines. Cet appel d’offres concernera des unités de cogénération de puissance supérieure à 12 MW ».
Source L'Usine Nouvelle par Ana Lutzky
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