Le fonds d'investissement peut de nouveau étudier des acquisitions.
Après des mois de suspense, l'ambiance était à la détente vendredi matin dans les bureaux de PAI, avenue de l'Opéra. Le plus célèbre fonds d'investissement français, vraie success story du métier, a évité le pire. Ses investisseurs ont voté en faveur d'une réduction de moitié de leurs engagements et de l'instauration d'une nouvelle gouvernance, plus favorable à leur égard. Sur les deux propositions, la majorité nécessaire (respectivement 80 % et 66 %) a été atteinte d'un cheveu. «Après quatre mois passés à parcourir le monde à la rencontre de nos investisseurs, nous allons consacrer tout notre temps à nos sociétés en portefeuille et à l'étude de futurs investissements», se réjouit ainsi Lionel Zinsou, le président de PAI.
Querelles internes
L'ancien banquier de Rothschild a succédé à Dominique Mégret, parti contre son gré cet été. Ces querelles internes ont abîmé l'image du fonds, objet de multiples rumeurs. «Le rôle prêté à BNP Paribas dans les événements de l'été dernier est une fable, précise d'ailleurs Lionel Zinsou. C'est un investisseur comme les autres.»
Le départ des anciens dirigeants a déclenché la clause de «l'homme clé». Échaudés par quelques ratés (en particulier le dossier Monier) et désireux de récupérer du cash, les partenaires de PAI se sont engouffrés dans la brèche pour remettre en question leurs engagements dans le fonds. Le vote d'hier leur permet de les réduire de 5,4 milliards d'euros à 2,7 milliards, soit la taille du fonds précédent levé par PAI. 840 millions ont déjà été investis dans Atos et Xella. Pour éviter une réduction encore plus drastique, il a fallu démontrer que «PAI est avant tout une équipe, dont l'expérience est largement prouvée», selon Michel Paris, président du comité d'investissement et ancien de la maison. C'est d'ailleurs lui, et non pas Lionel Zinsou, que la nouvelle clause de l'homme clé cible en premier.
Un détail pour les deux hommes, pressés de retourner à leurs investissements et de redorer l'image de PAI. «Nous avons au moins deux ans et demi avant notre prochaine levée de fonds pour démontrer aux investisseurs notre capacité à trouver des opportunités», note Michel Paris.
Source Le Figaro par Anne de Guigné
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