En visite au Pôle emploi de Mulhouse, chez Lohr Industrie à Duppigheim et à la tuilerie Wienerberger de Betschdorf, le numéro un de la CFDT François Chérèque plaide en faveur d'une mise en oeuvre accrue de dispositifs de formation afin de préparer la sortie de crise. « On parle moins de la crise, une espèce de torpeur s'est installée, c'est maintenant qu'il faut fournir le gros effort. » Le leader de la CFDT est d'abord allé à la rencontre des agents du Pôle emploi du quartier Drouot à Mulhouse.
Source DNA
François Chérèque, secrétaire général de la CFDT, a entamé, en Alsace, une tournée nationale à la rencontre des salariés touchés par la crise, en visitant le Pôle emploi de Mulhouse-Drouot, l’usine Lohr à Duppigheim et l’entreprise de tuiles et briques Wienerberger à Achenheim.
8 h 50Lundi, devant les locaux rénovés de l’ancienne agence Assedic de Mulhouse-Drouot, qui deviendra, à partir du 12 octobre, un site mixte (indemnisation et placement) du Pôle emploi, trois personnes font la queue devant une borne d’enregistrement. « Salut François ». C’est ici, dans le bassin d’emploi le plus touché par le chômage en Alsace, avec un taux de 10,5 %, que le numéro un de la CFDT a entamé une tournée de trois jours à la rencontre des salariés touchés par la crise.
Accueilli par Claude Kunstler, secrétaire du comité d’établissement de Pôle emploi Alsace, et guidé par François Picard, le directeur du site, François Chérèque est entraîné dans un labyrinthe de couloirs et de bureaux. « Est-ce que la structure fonctionne ? », veut-il savoir.
De la plateforme de liquidation des dossiers, où il rencontre de nouvelles employées au statut précaire, au bureau d’une conseillère emploi qui doit enchaîner douze entretiens d’une demi-heure et déplore ne pas avoir assez temps, le personnel paraît motivé mais aussi désemparé.
« Une machinerie trop lourde »
« La fusion entre l’Assedic et l’ANPE est cohérente sur le fond, mais la machinerie est trop lourde à se mettre en marche », commente diplomatiquement Claude Kunstler.
On sent que les employés sont pleins de bonne volonté, et nullement réfractaires au changement. Mais ces spécialistes de l’indemnisation ne se sentent pas suffisamment formés pour le métier du placement. « Six jours de formation, c’est nettement insuffisant. On n’est pas prêts à pouvoir assurer un entretien unique ».
Ce Pôle emploi gère actuellement quelque 9 000 inscrits et 5 000 indemnisés avec un effectif de 24 agents qui va être porté à 45. « Chaque conseiller a un portefeuille de 150 clients en moyenne », signale le directeur. On est très loin de l’objectif de 60 fixé lors de l’annonce de la fusion.
Le terme « portefeuille » retient l’attention de François Chérèque car il relève du « vocabulaire du management privé », comme « back office » et « front office ». Un vocabulaire qui lui paraît incongru dans cette institution à vocation sociale
Quand on lui signale que le traitement des dossiers d’inscription a généralement un mois de retard, il se fâche. « C’est inacceptable, mais pas imputable au personnel », précise-t-il.
La visite semble avoir conforté son opinion : « La fusion a été mal organisée, mal anticipée. ». Il confiera plus tard dans la voiture de Bernard Marx, secrétaire régional de la CFDT, avoir été impressionné par la « désorganisation» du Pôle emploi. « On va vers de grosses difficultés si on continue comme ça», estime François Chérèque. en évoquant un malaise social comparable à celui qui frappe France Télécom.
Source L'Alsace
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