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20/01/2009

Les fissures se multiplient dans le secteur du bâtiment

Le secteur des matériaux s'en ressent également, comme chez Stradal (éléments en béton préfabriqués), qui a annoncé, en novembre 2008, la fermeture de deux de ses 45 sites de production, dans l'Oise et en Ardèche, où étaient employés 25 salariés. Compobaie, qui fabrique des fenêtres a été placé en redressement judiciaire, vendredi 16 janvier, et son repreneur envisage de ne conserver que 165 emplois sur 300 et de fermer trois des six unités de production.
Les entreprises qui ont fait l'objet d'un rachat récent par endettement (LBO) renégocient leurs échéances de crédit et réduisent fortement la production, comme c'est le cas de Bonna Sabla (tuyaux en béton), rachetée par le fonds d'investissement LBO France, qui annonce des restructurations faisant craindre entre 200 et 300 licenciements censés "rationaliser l'outil industriel". Lafarge Couverture, qui s'appelle désormais Monier, rachetée, en 2007, par le fonds PAI Partners, ferme son usine de fabrication de tuiles en béton de Seyssuel (Isère), y supprimant 50 emplois, ainsi qu'une ligne de production de tuiles en terre cuite à Roumazières (Charente). Sur le même site, Terreal, son concurrent, réduit lui aussi la voilure. Il s'est séparé de 60 intérimaires et ne renouvellera pas leurs CDD.
"Nous sommes contraints de ralentir la production mais nous mettons tout en oeuvre pour éviter des licenciements et accélérons notre action de formation", explique Hervé Gastinel, le PDG de Terreal, qui rappelle les efforts d'investissement et l'ouverture de deux nouvelles usines au cours des trois dernières années.
Imerys (tuiles et briques) a fermé son usine de Bessens, près de Toulouse, qui employait 40 personnes auxquelles des reclassements ont été proposés. "Il s'agit d'une seule de nos 21 usines, et celle-ci était déjà un peu obsolète. La crise est un accélérateur du changement", argumente Pierre Jonnard, son PDG.
"Nous demandons que les employeurs profitent du ralentissement de l'activité pour organiser des formations aux techniques des bâtiments économes, prônées par le Grenelle de l'environnement, mais cela est encore trop rare", explique pour sa part Eric Aubin, secrétaire général de la branche construction de la CGT, qui réclame également la réouverture des négociations, avortées, sur la pénibilité du travail et la retraite anticipée.
Tous les espoirs se reportent désormais vers le marché de la rénovation, qui représente 50 % du chiffre d'affaires de la filière bâtiment et devrait bénéficier des mesures prises lors du Grenelle de l'environnement, comme l'écoprêt à taux zéro, pour financer des travaux dans les logements. Mais cela ne suffit pas à redonner le moral à une profession qui s'était habituée à la prospérité et qui redoute aujourd'hui d'être l'une des plus durement touchées par la crise économique.

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