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21/06/2007

A Roumazières, Terreal est une institution aujourd'hui centenaire



Petits fours, champagne et discours! Quand on fait la fête à un centenaire, c'est comme ça, on n'y échappe pas.
En l'occurrence, il s'agira... d'une centenaire. Terreal, qui produit à Roumazières-Loubert des tuiles depuis un siècle, célébrera ses 100 ans à partir de jeudi et durant trois longues journées. Invitant clients, fournisseurs, VIP, les familles du personnel pour souffler tous ensemble sur le gros gâteau.
Au four (!) et au moulin depuis quelques semaines, Alain Boutroy, le patron de l'usine, a le sentiment de vivre l'un de ces moments forts dont on se souvient longtemps. Car elles ne sont pas nombreuses en Charente les entreprises qui ont franchi le cap du siècle d'existence.
«L'usine a ouvert ses portes le 4 juillet 1907, rappelle l'homme qui préside à ses destinées depuis 2003, et depuis, elle a connu trois grandes périodes. Celle des débuts, quand elle était coopérative, puis la période d'après-guerre quand la famille Maury-Laribière, avec Pierre, Michel puis Jean-Luc, a piloté l'entreprise durant plus de 50 ans, et la période récente, la fin des années 90, quand les grands groupes internationaux, industriels ou financiers, ont repris l'usine».
La valse des
actionnaires
Saint-Gobain rachète en effet l'usine, qui porte alors le nom de TBF, en 1996. L'appellation «Terreal» voit le jour en 2000. Saint-Gobain revend en 2003 aux sulfureux fonds d'investissement américains Carlyle et Eurazeo. Lesquels ne traînent pas à Roumazières longtemps puisqu'ils revendent l'ensemble en 2005 à un autre fonds d'investissement, LBO France, toujours actionnaire majoritaire aujourd'hui.
«Terreal est devenu un groupe, détaille Alain Boutroy, qui concentre des entreprises autrefois indépendantes comme TBF, TBL, Tuiles Lambert, Lahéra, en France, Ludowici aux Etats-Unis, ou Cabezon en Espagne».
Profit immédiat
ou profit dans la durée?
Pour Alain Boutroy, ces changements d'actionnaires à répétition n'ont pas nui au développement de la société. «Les groupes financiers peuvent adopter deux attitudes: celle du profit immédiat, ou celle du profit qui s'inscrit dans la durée. C'est ce qui se passe avec LBO, qui a une véritable politique d'investissement, tant en hommes, qu'en produits ou en moyens industriels».
Alain Boutroy s'explique: «L'investissement dans l'existant, destiné à améliorer les conditions de travail et de production au quotidien, c'est de 15 à 18 millions d'euros chaque année, pour un chiffre d'affaires Groupe qui s'élève à 425 millions d'euros. Ensuite, c'est l'investissement dans les moyens complémentaires: un second four pour l'usine de Saint-Martin, dans l'Aude, une usine nouvelle à Chagny, en Saône-et-Loire, l'extension de l'usine de Colomiers et de nouveaux fours pour celle de Revel, en Haute-Garonne». A quoi s'ajoute la croissance externe: l'Espagnol Cabezon, acquis en 2006, et Lahéra, une société familiale du sud de la France, achetée également l'an passé. Pour Terreal Roumazières, la plus grosse usine du groupe -400.000 tonnes de tuiles et accessoires- pas d'investissement majeur cette année: un million d'euros, pour cette unité qui emploie entre 550 et 600 collaborateurs, sur les 2.300 du groupe (dont 1.700 en France). «Entre un million et deux millions d'euros dans divers aménagements pour la sécurité, la qualité, la productivité et l'environnement». Ceci dans un contexte concurrentiel «sain», notamment avec le voisin de Roumazières, Lafarge Couverture, et le leader du marché national de la tuile, le groupe Imerys. Les perspectives? Une année 2007 qui ne devrait pas être mauvaise, mais pour laquelle Alain Boutroy ne veut pas tomber dans le satisfecit avant l'heure: «De nombreux paramètres interviennent dans notre activité, comme un hiver pluvieux ou une politique de stock, chez les distributeurs, qui ne favorisent pas la croissance, le mouvement des permis de construire et les aménagements fiscaux dans l'immobilier, qui nous échappent».

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