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18/05/2007

HeidelbergCement veut jouer dans la cour des grands en avalant Hanson

Le leader allemand des matériaux de construction HeidelbergCement veut jouer dans la cour des grands et se hisser au deuxième rang mondial de son secteur derrière le français Lafarge, en lançant une offre amicale de près de 12 milliards d'euros sur le britannique Hanson.Les dirigeants de Hanson ont d'ores et déjà recommandé à leurs actionnaires d'apporter leurs titres à l'offre du groupe allemand, qui va donner naissance au "numéro deux mondial de l'industrie en termes de capitalisation", selon un communiqué.
En termes de chiffre d'affaires, le nouveau groupe, qui a totalisé des ventes de 15 milliards d'euros environ l'an dernier, devra jouer des coudes avec le mexicain Cemex, qui s'est lui aussi lancé dans un rachat de grande ampleur. L'offre de HeidelbergCement est généreuse: elle représente le double du chiffre d'affaires 2006 de Hanson (qui était de 4,1 milliards de livres, contre 8 milliards de livres pour le montant de l'OPA), et douze fois son excédent brut d'exploitation 2006.
Les actionnaires se voient offrir 11 livres par action, soit une prime de 50% par rapport au cours de Bourse moyen de Hanson sur les douze mois précédant le 3 mai 2007, date à laquelle le cimentier allemand avait fait part de ses intentions. Le patron de Hanson Alan Murray devrait prendre la responsabilité des activités américaine et australienne au sein du groupe issu de la fusion. HeidelbergCement, qui a dégagé un chiffre d'affaires de plus de 9 milliards d'euros l'an dernier, pour 46.000 salariés, accède via cette transaction à la cour des grands du secteur. Il va également renforcer ses activités en Amérique du Nord, déjà prépondérantes pour son chiffre d'affaires.
"Nous pensons que le groupe fusionné sera mieux à même de répondre aux besoins de ses clients, alors que le secteur des produits de construction est de plus en plus compétitif et se consolide", a commenté le patron du groupe allemand, Bernd Scheifele, cité dans le communiqué. Le groupe allemand table sur une finalisation de la transaction au troisième trimestre. L'acquisition doit être financée par une ligne de crédit, qui sera refinancée en partie par une émission de 2 milliards d'euros de capital hybride, a indiqué HeidelbergCement.
Le groupe allemand prévoit aussi de céder des actifs non-stratégiques. Une vente de Maxit, la filiale de produits prémélangés, n'est pas exclue, a annoncé le directeur financier, Lorenz Näger lors d'une conférence de presse. Maxit a enregistré l'an dernier un chiffre d'affaires de 1,2 milliard et compte environ 1.200 salariés dans le monde.
HeidelbergCement va procéder en outre à une augmentation de capital de 500 millions d'euros. L'opération pourrait permettre au groupe, encore détenu aux trois quarts par la famille du milliardaire allemand Adolf Merckle, d'augmenter son flottant et d'accéder à l'indice vedette de la Bourse alemande, le Dax, assure mardi le Financial Times Deutschland. La société n'est cotée que sur le MDax, le segment des valeurs moyennes, où l'action était en légère hausse mardi, prouvant que le marché avait largement anticipé l'opération de rachat.
L'annonce de la fusion n'est pas surprenante, alors que le secteur mondial des matériaux de construction est en pleine recomposition. Dernière grande acquisition en date: le mexicain Cemex veut mettre la main sur l'australien Rinker pour 14,2 milliards de dollars.

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