Bruno Lafont prend les pleins pouvoirs chez Lafarge

C’est l’étape ultime d’un long processus. Le conseil d’administration de Lafarge va, juste avant l’assemblée générale des actionnaires de jeudi après-midi, nommer l’actuel directeur général au poste de Pdg. La décision proposée par Bertrand Collomb, l’actuel président non exécutif du numéro un mondial des matériaux de construction, mettra donc un terme au mandat de ce dernier qui fêtera ses 65 ans en août prochain.

Préparé à cette échéance depuis de nombreuses années (voir encadré), Bruno Lafont va désormais être le seul maître à bord d’un vaisseau qu’il a déjà commencé sérieusement à transformer. Tenant les rênes opérationnelles depuis janvier 2006, il a tour à tour réussi une OPA sur les actionnaires minoritaires de la branche américaine de Lafarge, cédé la branche toiture et lancé un plan de réduction de coûts de 400 millions d’euros à horizon 2008.

Ce point fait d’ailleurs parti du programme « Excellence 2008 » qui, plus globalement, mise sur une stratégie de croissance rentable, centrée en priorité sur le ciment dans les marchés en forte croissance et sur l’innovation dans le béton dont les exemples les plus récents sont les bétons à hautes performances, Chronolia (qui allie grande ouvrabilité et prise accélérée) et Extensia (qui permet de réaliser des coulées de 400 mètres carrés sans fissures).

Cette nouvelle dynamique insufflée par Bruno Lafont n’a pas laissé indifférents les milieux financiers qui voient désormais clairement le potentiel de l’action Lafarge. Ainsi en 2006, son cours a grimpé de près de 60%, sortant d’une certaine léthargie. Notons également que la prise de participation de 17% du capital de Lafarge par Albert Frère n’est pas non plus étrangère à cette performance.