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21/12/2006

«L’industrie a cinq ans pour basculer dans l’immatériel»

Dans une interview accordée à l’Usine Nouvelle, Jean-Pierre Jouyet, chef du service de l’inspection générale des Finances, revient sur les mesures à prendre pour aider l’industrie à se moderniser et à devenir plus compétitive.

Si l’industrie veut renouer durablement avec la croissance, elle doit s’engager rapidement dans l’économie de l’intelligence, de l’innovation et de l’imagination. C’est le message du rapport sur « L’économie de l’immatériel », remis par Jean-Pierre Jouyet, chef du service de l’inspection générale des Finances, et Maurice Lévy, président de Publicis, au ministre de l’Economie, Thierry Breton, lundi 4 décembre. Leurs 68 propositions en matière d’innovations, de fiscalité, de politique de marques… sont destinées à permettre à la France de retrouver une croissance annuelle de 3 à 4%.
Concernant les PME, Jean-Pierre Jouyet estime que « les petites entreprises doivent plus que les autres s’approprier l’immatériel car elles ont beaucoup à y gagner. C’est pour cette raison que la Commission a proposé de nombreuses mesures à leur attention, en matière de financement de l’innovation ou de protection de la propriété intellectuelle. Cette nouvelle économie est certes transfrontière (une notion qui fait encore peur en France) mais elle valorise les identités, les origines et la culture d’un pays. Elle leur permettra d’envisager avec confiance la mondialisation. L’innovation et les services peuvent compenser les délocalisations d’activités traditionnelles.
Nous vivons la mondialisation de manière anxiogène, on se dit que tout ce qui est reproductible peut être fabriqué ailleurs. L’économie de l’immatériel propose de se focaliser sur ce qui n’est pas transposable et que nous devons inventer. Il y a des phénomènes contre lesquels on ne peut pas lutter : les différences de coûts, une réallocation des technologies sur la planète… Mais les entreprises peuvent compenser ces pertes en faisant des investissements en capital humain, en multipliant les efforts dans l’innovation ou en inventant des process uniques. Cela s’applique à toutes les entreprises, des plus petites au plus grosses, dans tous les secteurs, comme l’a souligné Thierry Breton. Nous préconisons dans le rapport de pousser un certain nombre de technologies comme l’industrie du logiciel, du jeu vidéo, la RFID ou le commerce en ligne. On peut très bien demain inventer un Google français qui compensera facilement les délocalisations que nous avons subies dans le textile ».

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