LA "PIERRE DE ROCHES" CONCILIE HAUT DE GAMME ET FAIBLE COÛT le 08/09/2005
Avec sa pierre artificielle, Serrastone introduit une nouvelle offre sur le marché de la maison individuelle Elle a la couleur, la texture, la résistance d'une pierre de carrière, mais c'est un produit industriel. La « Pierre de Roches » veut concilier authenticité et... production artifi- cielle. En pratique, l'objectif de Serrastone, PME basée à Rueil-Malmaison (Hauts-de-Seine), est de mettre la maison en pierre à un niveau de prix abordable : son produit, à 120 euros le m2, est au moins deux fois moins cher que la pierre de taille traditionnelle. Quant au surcoût de 30 à 50 % par rapport au mètre carré fini en parpaing ou en brique, il est en partie compensé par l'absence d'enduit. A l'origine de la « Pierre de Roches », un phénomène physique : en comprimant des poussières minérales sous certaines conditions, la cristallisation donne un matériau de forte compacité. D'où l'idée d'Edouard Serras, fondateur de Serrastone, de fabriquer des blocs de pierre à partir de résidus de carrières, par compression dans un moule. Le développement du procédé et son industrialisation ont été menés en collaboration avec l'Ecole nationale des céramiques industrielles de Limoges et l'Ecole spéciale des travaux publics de Cachan, qui accueille sur son site l'équipe de R & D de Serrastone. Les études visaient à mettre au point un procédé reproductible, afin de maîtriser les propriétés finales du matériau telles que la résistance mécanique en compression ou la porosité. Le procédé est aujourd'hui breveté. Il permet de fabriquer des blocs de pierre calibrés, qui peuvent être taillés et façonnés, et qui s'assemblent sur le chantier par collage à joints minces. L'avis technique du CSTB est attendu courant octobre. La première unité de fabrication, Pierreries du Sud-Ouest, se situe près de Bordeaux. « La production doit démarrer en novembre, et les premières livraisons sont prévues en décembre », indique Didier Fenu, président du directoire de Serrastone. Les « Pierres de Roches » seront fabriquées à partir des résidus des carrières de Frontenac, en Gironde. Et elles auront donc l'aspect des pierres traditionnelles de la région. C'est l'un des éléments clés du positionnement du matériau : la pierre industrielle s'attache à reproduire les caractéristiques régionales (taille, couleur et texture) de la construction.
14 usines en France d'ici à 2009 Dans cette logique, « Pierreries du Sud-Ouest » constitue la première déclinaison de la marque « Pierreries de France », qui est aussi l'entité de commercialisation du produit auprès des promoteurs. D'autres usines sont prévues, dans d'autres régions, toujours en exploitant des matières issues des carrières locales. Des unités à Limoges, puis en Ile-de-France, devraient suivre dans les deux ans qui viennent. A vrai dire, les projets de Serrastone/Pierreries de France sont très ambitieux, puisque son plan prévoit, d'ici à 2009, 14 installations en France et 12 à l'étranger. Les trois premières unités françaises seront sans doute suivies d'une usine en Grande-Bretagne : un promoteur britannique, Quintain Estate, est actionnaire de Serrastone. En attendant, l'équipe de recherche d'Edouard Serras poursuit ses développements, et travaille notamment sur d'autres applications possibles du procédé, notamment dans la décoration.
Les plus :
> L'aspect et les propriétés de la pierre de taille, pour un prix deux fois moindre.
> Des productions industrielles locales, reproduisant l'aspect de la pierre locale.
> Un procédé innovant breveté.
Les moins
> Le produit devra faire ses preuves dans les conditions réelles de chantier.
> Un matériau innovant n'est pas toujours bien perçu dans le secteur du bâtiment.
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