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25/03/2017

ALGERIE: Le bâtiment sous la menace de la rupture d’approvisionnement en matières premières

Le 2e Salon des matériaux de construction de la wilaya de Boumerdès, qui se tient du 14 au 17 mars à la Maison de l’environnement, a mis à nu l’épineux problème de l’approvisionnement en matières premières dans l’industrie des matériaux de construction.


C’est le cas, par exemple, de l’argile nécessaire à la briqueterie de Tidjelabine. Le représentant de cette dernière nous a fait part de l’inquiétude des travailleurs face à la menace de «fermeture de l’usine d’ici une année si le ministère de l’Industrie et des Mines n’accorde pas une autorisation d’extraction d’argile pour l’approvisionner en cette matière première». Par ailleurs, le président de la Chambre de commerce de Boumerdès, M. Khadraoui, organisateur du Salon, relève le manque de sérieux de certains représentants des organismes du secteur public, comme les Impôts qui arborent toujours une attitude attentiste.

Le système bancaire algérien et le grand retard dans la mise en place du «ebank», ainsi que de prestations à la hauteur de la demande sont un autre souci dont les opérateurs se plaignent. Le problème des mentalités bloquant le développement est encore tenace. Pourtant, l’objectif déclaré de ce Salon est de «créer une synergie intersectorielle», selon les termes du président de la Chambre.

La cinquantaine d’entreprises présentes à cette manifestation avec des produits aussi variés que la boulonnerie, le plastique, l’aluminium, les treillis, les produits rouges, la faïence, le verre, mais aussi des prestataires de services comme les banques, l’ANDI, l’OPGI et la Casnos démontrent surtout que chaque secteur doit d’abord effectuer sa mise à niveau aux exigences de l’économie de marché, avant de prétendre à s’associer à des actions de partenariat.

Il s’agit pour M. Khadraoui de mettre «en adéquation le programme de l’Etat en besoin de matériaux avec les projets réels sous forme de mutualisation à travers des groupements». La sensibilisation des entrepreneurs pour l’achat des produits locaux est presque inexistante, pourtant, cette mission incombe à la Chambre de commerce. Mais comment cette dernière pourrait-elle s’acquitter de cette tâche quand elle a pour siège une cave où elle y a reçu un ambassadeur ?

Les Chambres de commerce doivent reprendre leur véritable rôle loin des arcanes bureaucratiques inhibitrices et pouvoir exercer leur dynamisme sur le terrain en accompagnant les commerçants et même les jeunes entrepreneurs qui présentent de nouveaux projets où il est question, par exemple, de procédés de construction avec la brique ou d’autres matériaux moins dangereux que le béton, surtout dans les régions à fortes activités séismiques. Le type d’aménagement et le respect de l’environnement doivent être inscrits comme préoccupations majeures pour éviter les cités-dortoirs ou les rassemblements urbains producteurs de fléaux sociaux.

Source El Watan

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