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11/08/2016

Cette entreprise basée à Limoges imprime de la céramique en 3D !

Fabricant de céramiques techniques, 3D Ceram poursuit son développement marqué par l’impression en trois dimensions. Mieux : l’entreprise commercialise sa propre imprimante. Cette imprimante-là ne se trouve pas dans les rayons de votre supermarché. Elle est beaucoup plus imposante et coûte 300.000 €.
Normal, c’est une imprimante 3D (impression tridimensionnelle). Des machines qui ont le vent en poupe, capables de vous fabriquer des objets sur mesure, y compris les plus étonnants (une voiture, une maison). Une révolution technologique dont nous n’explorons sans doute que les premières possibilités (*).
Chez 3D Ceram à Limoges, elle fait partie du quotidien depuis 2009. Créée en 2001 dans le prolongement du CTTC de Limoges (Centre de transfert de technologies céramiques), l’entreprise a été achetée par deux ingénieurs issus de l’ENSCI (École nationale supérieure de céramique industrielle) de Limoges, Richard Gaignon et Christophe Chaput, fin 2009.
3D Ceram fabrique des produits céramique à destination du secteur médical (substituts osseux, implants crâniens et dentaires…), de l’industrie du luxe (joaillerie, horlogerie, décoration), des industries spatiale, chimique, électronique, etc.
Plus de cuisson
En 2014, 3D Ceram conçoit sa propre imprimante 3D, baptisée Ceramaker. Puis décide de la commercialiser. Deux clients en ont déjà fait l’acquisition (discrets pour des raisons de concurrence, ni ceux-ci ni 3D Ceram ne divulguent leurs noms).
Parallèlement à cette évolution, 3D Ceram a mis au point des « résines chargées en céramique » (contenant 20 à 30 % de céramique et le reste de résine), en cours de brevetage, ne nécessitant pas de cuisson. Un produit qui ouvre de formidables perspectives. « La céramique technique traditionnelle représente entre 500 kg et 1 tonne par an. Avec la résine chargée en céramique, on peut estimer le potentiel commercialisable à 5.000 tonnes par an », explique Richard Gaignon.
Du coup, 3D Ceram n’est plus seulement un fabricant de pièces, il est aussi désormais fabricant de « consommables », puisque certains de ses procédés sont adaptables à toutes les imprimantes 3D.
« Sophistication »
« Mine de rien, l’impression 3D bouleverse le processus industriel, souligne Richard Gaignon. Elle fait évoluer le pouvoir de décision et la distribution des tâches. Mais attention, elle ne se substitue pas aux autres techniques de fabrication. Quand vous devez produire 1.000 pièces de céramique identiques, vous n’utilisez évidemment pas la 3D. Reste que celle-ci ofre un niveau de sophistication inégalée ».
Sur ce dernier point, l’industrie du luxe ne s’y trompe pas, elle qui fait de plus en plus appel au savoir-faire de l’entreprise limougeaude, encore jeune mais promise vraisemblablement à un avenir radieux.
(*) L’objet est d’abord conçu par ordinateur. Puis ce fichier est envoyé vers l’imprimante, laquelle dépose et solidifie de la matière couche par couche pour obtenir la pièce finale.
Laboratoire SPCTS. 3D Ceram collabore activement avec le laboratoire SPCTS (Science des procédés céramiques et de traitement de surface) du Centre européen de la céramique de Limoges. L’entreprise emploie quatorze personnes, contre neuf il y a deux ans.

Source Le Populaire  Laurent Bonilla

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